"L’idée qui sous-tend Août (avant l’explosion) (tourné juste avant le déclenchement de la deuxième Intifada [ndlr]) est simple : faire un film dont les seules composantes seraient la violence, la querelle et la colère. Israël est ainsi, chargé de violence, condamné à un désastre imminent, prêt à s’abattre sans avertissement. Et le mois d’août incarne parfaitement à mes yeux cet état de latence. (...) Quand j’ai commencé le tournage, je pensais filmer des événements d’importance inégale, dont la violence potentielle se révèlerait d’elle-même. Mais une fois descendu dans la rue, j’ai filmé une violence diffuse, verbale, quotidienne. Toute la tension accumulée, toutes les appréhensions, les inquiétudes de ce pays se sont déversées devant la caméra. Mon film dessine un portrait de l’état d’Israël et de sa population, rongée par la paranoïa. Un portrait où chaque homme a un ennemi, où chaque homme est un ennemi et où à chaque instant tout peut exploser. Et il n’y a pas de meilleur moment pour révéler ce conflit que le mois d’août." Avi Mograbi.