Robbe de Hert avait à peine 30 ans quand, avec Camera Sutra ou les visages pâles, il donna corps à ses idées révolutionnaires. Il lui avait fallu longtemps pour en mettre au point le concept. Des années durant il avait manipulé des idées isolées et des trouvailles éparses, envisagé des suggestions d’amis et de collègues jusqu’à ce que la Commission de Sélection débloque des subsides et lui permette de se jeter corps et âme dans l’écriture d’un scénario structuré. Ce travail déboucha sur un film en deux parties. La première est un montage d’actualités, d’images d’archives et de reconstitution semi fictives qui évoquent le contexte d’un pays figé dans ses conventions, dans ses événements et ses festivités traditionnelles. Dans le second volet, sorte d’acte de révolte pubertaire, de Hert crache haineusement sur ce pays, apparemment sans histoires, dans l’ombre duquel les abus de pouvoir et les injustices s’en donnent pourtant à coeur joie. MT in Le Cinéma belge