Au milieu des années nonante, l’Italie a renouvelé les trois quarts de son appareil d’État afin d’assainir la vie publique. La ville d’Ercolano (ancienne Herculanum) n’a pas échappé à ce mouvement. En 1996, de nouvelles élections placent à la tête de la municipalité Luisa Bossa, un petit bout de femme énergique et volontaire, qui s’engage alors à mener les affaires de la ville avec intégrité. Mais les mentalités sont dures à changer dans le Sud de l’Italie, et on ne revient pas sans mal sur tant d’années de laxisme. " Ce n’est plus comme avant, ce n’est pas du ressort du maire ", hurle- t-elle tous les mercredis, quand son bureau est ouvert aux citoyens qui viennent lui demander un piston pour un emploi ou de faire sauter un PV. Bientôt ce sont toutes les familles qui débarquent dans les bureaux du maire. Une situation qui fait rire tant elle touche à l’inimaginable.