En Inde, au Kerala, Johan van der Keuken filme diverses situations d’enseignement ou d’apprentissage : les cours d’une école de danse, de chant, d’art martiaux, une école védique, une scène de théâtre. En contrepoint, la circulation de l’argent à travers l’itinéraire d’un petit prêteur de campagne passant de village en village.
“Le cinéaste place son récit sous le signe d’un conte qui évoque la condition précaire de l’homme, les dangers qui de partout menacent de l’anéantir, sans pourtant l’empêcher de goûter au miel de l’existence. L’œil au dessus du puits fait la synthèse entre les deux sortes de films que Johan Van Der Keuken avait réalisés jusqu’alors : des documentaires et des films de fiction expérimentale. Le cinéaste avait souffert du fait que seul le côté documentaire de son travail soit apprécié. Son désir était de voir réunis les deux versants de son œuvre comme les deux ailes d’un oiseau. L’œil au dessus du puits lui fournit une telle occasion. (...) La beauté du film répond à celle du monde et de la vie. Elle culmine en un sentiment de jubilation par le portrait d’un chanteur dont la voix gronde et s’apaise, portée par un souffle puissant, dans d’infinies modulations.” Serge Meurant