Tchekhov fait une brève mention d’Efremov. Mais cette mention n’en finit pas de retentir dans notre mémoire. Ce qui caractérise Efremov, dit-il en substance, c’est sa saleté et sa léthargie. Un siècle plus tard, Iossif Pasternak est allé voir. Il a introduit sa caméra entre les plis d’une Histoire qui semblait avoir anesthésié à jamais les âmes, les volontés, les corps, les sourires. Il a rencontré des fantômes. Il les a interrogés. Il a réussi à nous donner des nouvelles que nous n’attendions plus.
Et voici que sous nos yeux, Efremov déplie un à un ses membres engourdis. Efremov ouvre la bouche et parle. Efremov se réveille lentement d’un sommeil sans rêves. D’autres s’étaient chargés de rêver à sa place. [...] André S. Labarthe.