A Tournebouix, un petit village dépeuplé de l’Aude où un vieux couple confie ses souvenirs d’un autre temps - la guerre, la maladie, la mort -, le cinéaste construit son film comme un recueil d’images autonomes, qui, réunies, composent son univers mental : le bonheur familial, fragments de quelques-uns de ses films antérieurs, hommage au saxophoniste Ben Webster, deux poèmes de Remco Campert et Lucebert, un portrait du cinéaste qui lui avait appris la photographie dès l’âge de douze ans, des événements politiques de l’actualité (la chute de la dictature des Colonels en Grêce, la révolte des paysans français).
“J’aimerais tenter ici le rapprochement [entre Mort à Vignole et] la réflexion développée par Johan van der Keuken, dans le film Les Vacances du cinéaste. Il cite André Bazin qui considère que le cinéma est le seul art capable de montrer le passage de la mort à la vie. Il découvre, dans cette intuition, l’un des fondements de la pensée “magique” qui inconsciemment motive le cinéaste”. Serge Meurant