"Croyant avoir rendez-vous avec l’utopie, le projet en porte le nom qui deviendra, en cours de réalisation, Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? (1975, sorti en 1977 au terme de poursuites judiciaires). Si, dans la parole entendue, l’imaginaire se fait discret ou absent, la convergence des volontés et la foi en l’avenir s’échauffent l’une l’autre et se renvoient l’une à l’autre. Attentive et aimante, Coline Serreau les a écoutées, toutes, l’agricultrice, la pasteure protestante, l’anorexique intellectuelle, l’ouvrière syndicaliste, la veuve bretonne, de cette écoute attentive qui interfère le moins possible dans le déroulement des choses. La force de leur parole se suffit largement à elle-même. (...)
On a parfois compris les plans de la mer, percutant sur les rochers et scandant les paroles des femmes, comme une référence à l’éternel féminin "d’inertie féconde mais passive". Mais pourquoi ne pas y voir une mer furieuse, en révolte qui, de sa puissance abyssale, va provoquer l’érosion de la forteresse rocheuse, dût-elle y mettre des siècles ? En tout état de cause, cette interprétation n’altère en rien la valeur réelle du film. Les témoignages sont accablants, les femmes belles, les espoirs vigoureux. Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? est un film-événement, un film mobilisant, un film régénérateur." Thérèse Lamartine in : Elles cinéastes ad lib 189 -1981 - Les éditions du remue-ménage.