Samir s’interroge sur les motivations du filmeur, venu de France : « Je te vois filmer les cactus, la rivière, les montagnes, des trucs comme cela. Je ne vois pas ce qui te plaît dans ce bordel, ce pays, cette crasse". Nous, on voit : les magnifiques paysages de l’Atlas, les bouffées de bonheur ensoleillé au son d’Edith Piaf, l’humanité des personnages filmées, leur capacité à tenir face à un réel compliqué et la force des paroles énoncées. Samir dans la poussière met en scène les aspirations et les angoisses d’un jeune contrebandier algérien qui transporte à dos de mules du carburant, de son village jusqu’à la frontière marocaine. En creux se dessinent le superbe portrait d’hommes qui se jouent des frontières et le rapport complexe du réalisateur, oncle de Samir, avec ce bout de territoire. Un film à la créativité foisonnante porté par des personnages plein de chaleur, en prise pourtant avec une réalité économique sombre.
Prix Scam de l’oeuvre audiovisuelle et Etoile de la Scam 2017, Festival du film documentaire de Nyon (Visions du Réel) 2016 – Prix du Moyen Métrage le plus innovant