Fiction documentaire portée par une bande d’acteurs non professionnels, The Quiet One rend compte des atermoiements d’un jeune garçon de Harlem confronté à une société dont il n’a pas les clefs, et l’accompagne au moment où, dépassé par sa propre violence, il est envoyé dans une école spécialisée.
Sorti en 1948 sur les écrans américains, ce remarquable, et remarqué, essai cinématographique réalisé en 16 mm a son synchrone, hors des studios et en équipe réduite, est l’œuvre de quatre compères déjà aux commandes de In the street (1945-1952) : Sidney Meyers à la réalisation, Helen Levitt et Janice Loeb a l’image, et James Agee comme auteur du commentaire énoncé en voix off.
Considéré comme un des films pionniers du cinéma indépendant américain, aux côtés de ceux de Lionel Rogosin - qui le cite d’ailleurs comme réfé- rence pour son travail de cinéaste sur On the Bowery (1956) - et de Morris Engel, The Quiet one associe des prises de vue documentaires à une construction de récit très structurée pour un film sous tension, qui capte avec justesse le désarroi intérieur du jeune Donald.