Le cinéma a souvent tenté de filmer la douleur, la blessure intérieure, la folie. Avec des succès divers et des démarches parfois contestables. Aujourd’hui, le témoignage intime, l’exposition de la douleur et le voyeurisme compassionnel sont presque devenus des genres télévisuels. Et le documentaire n’y échappe pas. Il nous a donc paru important
de présenter des œuvres de cinéastes ayant réussi à trouver la place et le regard juste, pour filmer "l’autre", ses blessures et parfois sa parole.
Ce mois-ci, trois cinéastes posent donc leur caméra, leur voix et leur corps dans le champ de la relation thérapeutique. Dans trois contextes bien différents, et de manière singulière, ils tentent de nous rendre palpable les blessures des êtres qu’ils rencontrent, sans voyeurisme ni sensiblerie.
Dans Nos inquiétudes, six voix, six visages, de tous âges, s’adressent à nous pour nous parler de leur psychanalyse. Des morceaux de la vie passent, déchiquetés, retricotés. Petit à petit, par leur présence dans le film, ces êtres vont fonder une sorte de communauté invisible autour du lieu de l’analyse. Les figures du psychanalyste rôdent, invisibles et silencieuses.
De guerre lasses nous emmène dans une communauté de chair et de pierre, une maison thérapeutique en Bosnie où des femmes et leurs enfants reprennent possession de leur parole et de leur corps. Un processus thérapeutique long que la caméra accompagne dans la proximité, de saison en saison.
Une maison, La Devinière, un asile dans le sens premier du terme, sert d’ultime refuge pour ces enfants rejetés par la société mais dont le corps et la voix nous parlent autrement. Au fil des saisons, Benoît Dervaux a filmé au plus près ce lieu qui a fait rejaillir la vie là où tout semblait condamné.
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