Le film commence sur le procès sommaire auquel a été soumis le dictateur roumain. Celui-ci se souvient de son temps de pouvoir (1965-1989) et nous introduit à ses “souvenirs”, images tirées de films de commande et autres reportages institutionnels alors diffusés sur la télévision du pays et rapportant faits et gestes du président.
“En fin de compte, le dictateur n’est qu’un artiste qui a la possibilité de mettre totalement son égoïsme en pratique. Ce n’est qu’une question de niveau esthétique, qu’il s’appelle Baudelaire ou Bolintineanu, Louis XVI ou Nicolae Ceausescu. D’un point de vue formel, L’Autobiographie de Nicolae Ceausescu démontre qu’aujourd’hui, en utilisant exclusivement des images pré-existantes, il est possible de réaliser des œuvres cinématographiques à propos de sujets récents, ayant un souffle épique similaire à celui que nous rencontrons dans les films historiques de fiction. Nous avons a faire ici à une démarche éminemment syntactique dans laquelle le montage à un double rôle : celui de la mise en scène, puisqu’il construit des scènes qui n’existent pas en tant que telles dans les rushes, et ensuite, celui plus classique, de relier ces scènes entre elles”. Andrei Ujică