L’été 2011, cinq cinéastes à suivre ou redécouvrir : Yann Le Masson et Bénédicte Deswarte, William Klein, Andrei Ujica et Malek Bensmaïl.
Référence pour le cinéma militant dans les années 70, et œuvre artistique magistrale, le film Kashima Paradise retrouve le chemin des écrans de salles de cinéma, grâce au formidable travail entrepris par Patrick Leboutte pour la collection d’édition DVD Le Geste Cinématographique pour remettre en lumière les films de Yann Le Masson. Documentaire et grand film d’action, Kashima Paradise est un chef d’œuvre de cinéma direct à voir, ou revoir, absolument.
Yann Le Masson fait partie quelques années plus tôt de la petite bande d’opérateurs entourant William Klein, à l’été 1969 en Algérie. Dans l’euphorie de l’indépendance recouvrée, l’Algérie accueillait cette année là un festival culturel panafricain, le premier en son genre, et l’Etat algérien avait chargé W. Klein de le documenter. Indiscutable témoin du cinéma politique de l’époque, avec ses intertitres et ruptures révolutionnaires, le film Festival Panafricain d’Alger est bien plus : un geste de cinéma parvenant à capter aux quatre coins de la ville, grâce à une dizaine d’équipes de tournage, l’exceptionnelle atmosphère régnant sur Alger le temps de ces quelques jours et nuits de douce entreprise humaine... à un moment où les regards, dans d’autres parties du monde, étaient plutôt tournés vers la lune.
L’Algérie 30 ans plus tard : c’est le voyage auquel nous convie le réalisateur Malek Bensmaïl avec La Chine est encore loin, un film en forme de réflexion douce-amère sur l’Algérie d’aujourd’hui, sur le temps de l’Histoire et de la mémoire.
Autre film, autre continent : l’immense fresque “autobiographique” du dictateur roumain Nicolae Ceausescu par l’artiste Andrei Ujica, dont le remarquable Vidéogramme d’une révolution réalisé avec Harun Farocki sur les événements de décembre 1989 avait marqué les esprits il y a déjà 20 ans. Œuvre ambitieuse uniquement composée d’images d’archives tirées des reportages officiels consacrés au Conducător, L’autobiographie de Nicolae Ceausescu nous invite à nous asseoir auprès de notre génie des Carpates et à adopter son point de vue. Habile façon de démonter toute une logique de système l’air de rien, sans voix off à charge, sans excuse non plus pour un homme évoluant en toute autosatisfaction dans une Roumanie factice, aux murs en carton pâte.
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