Harun Farocki commémore par un constat le premier siècle d’existence du septième art : le travail n’intéresse pas le cinéma. En cent ans, un motif se répète de film en film, des Lumière à Lang, en passant par Siodmak et Antonioni, et jusqu’aux actualités récentes : la sortie des travailleurs de l’enceinte de l’entreprise. La sortie ou plutôt l’échappée, la fuite, car les foules se pressent hors de l’usine pour regagner une vie qui n’attend que leur retour pour reprendre son cours… de même que le film qui ne démarre qu’une fois retrouvé leur statut d’individus particuliers.